jeudi 11 septembre 2014

JOHNNY ON THE SPOT

Dans les ruelles de la vieille ville, l’enseigne du cinéma clignotait comme un vieux néon malade. Malgré le cachet du bâtiment classieux, la devanture ressemblait à un pauvre sex shop de quartier, peu fréquenté. Et comme à la belle époque, en lettres capitales à l’ancienne, le film du jour était annoncé. Sauf que ce soir-là, mon pote et moi avions remarqué que le cinéma affichait les news brûlantes, difficiles à imaginer et à avaler, dont la nouvelle effarante : JOHNNY HALLYDAY EST MORT. Entre éclat de rire nerveux et inquiétude, nous n’en revenions pas. Abasourdis. Deuil. La rue venait de subir un lavement de la brigade de propreté urbaine. L’ivresse du bord du trottoir fit que je pris mon ami dans mes bras, refusant d’y croire :
« Mais c'est pas possible, c’est un cauchemar ! Ils partent tous les uns après les autres ! ».
Je parlais des hommes importants de ce monde, bien évidemment. Et surtout, tout autant que lui, je craignais viscéralement l’interminable hommage national, d’une longue semaine qui aurait semblé être une putain d’année...