Dans
les ruelles de la vieille ville, l’enseigne du cinéma clignotait comme un vieux
néon malade. Malgré le cachet du bâtiment classieux, la devanture ressemblait à
un pauvre sex shop de quartier, peu fréquenté. Et comme à la belle époque, en
lettres capitales à l’ancienne, le film du jour était annoncé. Sauf que ce
soir-là, mon pote et moi avions remarqué que le cinéma affichait les news
brûlantes, difficiles à imaginer et à avaler, dont la nouvelle effarante :
JOHNNY HALLYDAY EST MORT. Entre éclat de rire nerveux et inquiétude, nous n’en
revenions pas. Abasourdis. Deuil. La rue venait de subir un lavement de la
brigade de propreté urbaine. L’ivresse du bord du trottoir fit que je pris mon
ami dans mes bras, refusant d’y croire :
« Mais c'est pas possible, c’est un cauchemar ! Ils partent tous les uns après
les autres ! ».
Je
parlais des hommes importants de ce monde, bien évidemment. Et surtout, tout
autant que lui, je craignais viscéralement l’interminable hommage national, d’une
longue semaine qui aurait semblé être une putain d’année...
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